Vers un gouvernement d’union en Libye
Grave erreur d’analyse des puissances occidentales et de l’ONU qui mettent une pression sur les parties prenantes pour les forcer à dialoguer pour former une union politique de gouvernement alors que le problème est plus profond qu’un problème politique.
En effet, ce n’est ni la force, ni un accord politique qui peuvent mettre fin au chaos en Libye, mais la dissuasion. Seule la démocracie peut être la voie d’adoption et de maintien des mesures dissuasives car seule la démocracie représente la voie légitime de la population. Ce n’est pas non plus un gouvernement qui peut être la voie des mesures dissuasives, car ce sont les gouvernements successifs, aux mains des milices qui manipulaient le Ministère de la Défense, qui ont créé ce chaos et qui se sont discrédités. Seuls les représentants élus peuvent apporter la solution par des mesures d’état.
Ils viennent de le faire en votant une loi qui met fin aux liens mortels entre les milices et le Ministère de la Défense. Les grandes milices de l’Ouest et leurs groupements qui se sont opposées à la démocratie libyenne et au parlement élu sont les bras armés des groupes politiques Islamiques. Ces milices sont incompatibles avec une armée régulière professionnelle, et les groupes politiques islamiques ne s’en sépareront pas. Ce n’est donc pas une solution politique qui mettra fin au chaos. Cessons d’espérer que ce sont des représentants politiques qui apporteront une issue au chaos car la solution n’est pas politique.
L’état Libyen possède une armée régulière institutionnelle qui avait été oubliée et laissée de coté pour donner la préférence et armer les milices. Cette armée sous le controle du parlement, et sous le commandement suprème du chef de l’état possède les 3 composantes navale/terrienne/aérienne d’une armée d’état. Elle est préservée des influences politiques et religieuse. Gràce à la loi de centralisation des forces armées, elle possède maintenant les moyens légaux et les bases d’une puissance qui la rendent dissuasive.
Grâce à cette loi, l’Etat major de l’armée va pouvoir renforcer ses capacités de surveillance et d’intervention à un point tel que sa seule existence va rapidement suffire à éviter d’avoir à employer la force pour maintenir la paix.
La nouvelle loi va aussi favoriser un accord de gouvernement d’union civil car elle va délivrer le Ministère de la Défense et donc le gouvernement de cette problématique de maintien de la paix qui ne pouvait pas être traitée par la force ou la voie politique.
Bref, les représentants élus de la démocracie Libyenne n’ont pas eu besoin des cris d’orfraie et des pressions des Nations Unies et des pays occidentaux pour trouver et adopter des solutions à leurs problèmes.
Les Libyens sont des peuples fiers, indépendants… et sages. Faisons leurs confiance.
Les appels et pressions des puissances extérieures reflètent des intérêts d’état ou de puissance qui ne peuvent que compliquer la situation intérieure. Ils reflètent aussi trop souvent des échos et des lieux communs venant de l’Ouest du Pays mais qui ne correspondent pas aux demandes et aux besoins de l’ensemble du pays.
Il me semble que la mesure qui vient d’être prise par le parlement élu ouvre la voie vers la paix en Libye par une dissuasion démocratique. Le chantier est important, la voie sera longue mais les fondations du chemin vers le redressement de l’état Libyen se mettent en place.